

La Révolution brabançonne

Des privilèges, des traditions
La Révolution brabançonne et la création des États Belgiques Unis ne découlent pas immédiatement des troubles de 1789. Initialement, les provinces des Pays-Bas méridionaux jouissaient de privilièges par rapport aux autres parties du Duché de Bourgogne puis de l'Empire habsbourg (d'abord espagnol, ensuite autrichien). Ces privilèges étaient garantis dans une charte détenue par chaque province : La Joyeuse Entrée. Celle-ci était renouvelée lorsqu'un nouveau souverain montait sur le trône. Quand Joseph II remplaça sa mère sur le trône d'Autriche, les Joyeuses Entrées des provinces des Pays-Bas dûrent être remplacées.

Les Volontaires du Hainaut défilent en uniforme sur la Grand'place de Bruxelles. Ces Hainuyers avaient étaient arrivés dans la ville le 15 juin 1787 pour manifester leur soutient aux États du Brabant dans leur combat mené pour la défense des privilèges octroyés par la Joyeuse Entrée.
La révolte gronde...
Les provinces des Pays-Bas autrichiens ne contestèrent jamais l'autorité de Marie-Thérèse. Elle respectait les particularismes locaux et les privilèges accordés. Habile diplomate, elle ne remit jamais directement en cause ces spécificités des Pays-Bas. De plus, la région était prospère sous le règne de l'impératrice. À sa mort, son fils Joseph la remplace. Bien qu'il déclare vouloir respecter les privilèges régionnaux, dès le début de son règne Joseph II souhaite mettre au pas ces provinces qui différaient du reste de son empire. En 1781, il entame un voyage dans la région pour cerner les us et coutumes locaux. Parfois incognito, et toujours modeste durant son périple, le manque de faste du nouveau souverain déplait à la population des Pays-Bas. Par la suite l'Empereur s'immisce dans la gestion des provinces sur le plan politique, judiciaire et religieux. Progressiste dans ses décisions mais déspote dans sa gouvernance, Joseph II se heurte à une vague de protestations de la part de la population conservatrice. La suppression des trois Conseils collatéraux (organes gouvernementaux) de chaque province mis le feu aux poudres, et une première vague de révoltes se déclencha. Attisées par le mécontentement général dû aux mauvaises récoltes de l'année 1789 et aux nouvelles décisions prises par le souverain, les révoltes dégénérèrent en révolution.